ALPES-MARITIMES RUNNING TOUR 2007

du 24 au 29 septembre 2007

397,900KM pour 10 000m de D+

Lundi 24 septembre 2007 – 15h06 – gare de Nice

Me voila parti pour ce fameux tour des Alpes-Maritimes en courant dont je rêvais et qui m’a donné prés de deux mois de préparation en continu entre les divers contacts à prendre avec les communes, la reconnaissance du parcours, la recherche de partenaires financiers, la promotion auprès des médias… Maintenant tout cela est fini, il ne me reste plus qu’à mettre un pied devant l’autre et courir durant prés de 400 km.

Le départ se fait avec certains de mes amis coureurs qui sont venus m’encourager et courir quelques km avec moi. Me voici sur la promenade des anglais avec eux pour longer la mer jusqu’à Mandelieu durant prés de 50 km : la partie la plus facile du parcours.

Certaines communes traversées se sont mobilisées et je me retrouve avec une escorte de motards pour passer les villes d’Antibes, de Golfe-Juan et de Cannes, ce qui représente près de 30 km de route durant lesquels je n’avais pas à zigzaguer  sur les trottoirs.

Cette partie est un bonheur, des coureurs vont et viennent près de moi, je ne suis jamais seul !

Après 55 km de course je m’arrête pour la première fois afin de prendre un plat de pâtes, mettre pour la première fois mon site à jour chez des amis, et me préparer aux premières difficultés avec la nuit et la montagne qui pointe son nez.

Il est près de 23h, tout est calme, j’attaque le massif du Tanneron avec confiance : 2 heures de montée pour 15 km et 765m de dénivelé.

La première nuit est entamée, je décide de dormir une petite heure et de reprendre après un bon massage pour attaquer les 30 prochains km assez vallonnés qui se passent bien à plus de 7 km/h : la route est belle, pas une voiture, la nuit est étoilée, il fait frais, mais sans plus, j’arrive au petit matin du  mardi à St Cézaire lorsque la plupart des gens partent au travail.

2 heures de repos le temps d’un thé et d’un croissant chaud, de mettre le site internet à jour, et me voici reparti pour 2 heures de course avec un premier col de 984m à passer sur la route Napoléon.

Après un arrêt à « la source parfumée » et un repas de midi composé de pâtes et de jus de tomate, je repars sur une belle descente de col et un faux plat afin d’atteindre Escragnolles et sa mairie pour remettre le site internet à jour. 24heures se sont passées avec 120 km parcourus : je remarque que je perds beaucoup de temps à faire le suivi du parcours sur mon site…. Tant pis, car l’accueil des ces mairies pour m’offrir une connexion internet est aussi un soutien important !

Encore un petit col à passer (La Valferrière – 1169m) et il est temps de prendre un bon dîner suivi d’un massage avant d’attaquer la deuxième nuit.

Une nuit faite de faux plats, de petites montées,  sous la pleine lune avec un paysage magnifique comme la Clue de St-Auban et sa chapelle en bord de route sous un rocher,  pour finalement atteindre le col de St Raphael (876m) et m’arrêter devant un café bien chaud, car le temps s’est assez rafraichit durant la nuit !

C’est reparti pour une descente sur Puget-Théniers et, non seulement la pluie fait son apparition, mais j’apprends par téléphone qu’il neige en altitude et que les deux cols (la Cayolle et la Bonette) que je dois emprunter viennent de fermer : coup dur au moral car ce sont les deux cols les plus hauts de mon parcours (2372m et 2802m)…….

Apres discussion avec mes accompagnateurs, nous décidons de continuer et aviserons au niveau de Guillaumes où l’on pourrait, au pire, bifurquer par le col de Valberg.

Je continue donc ma descente sous la pluie, je passe Puget-Théniers au bout de 48h de course, et me retrouve sur la N202 en direction d’Entrevaux : cette route est un enfer, très peu d’espace pour les piétons et donc pour courir, une pluie qui redouble d’intensité, un vent glacial de face et une circulation importante avec les camions qui m’aspergent d’eau à leur passage.

L’arrivée à Entrevaux est un soulagement, et, après une mise à jour du site, un massage et des vêtements secs, le moral est revenu au beau fixe.

Il me reste 25 km pour arriver jusqu’à Guillaumes et prendre une décision, mais actuellement les deux cols sont toujours fermés et celui de Valberg est sous une tempête de grêle : comme à Entrevaux la nuit vient de tomber et que le temps est redevenu beau avec un ciel bien étoilé et bien éclairé par la pleine lune, je décide de prendre mon temps et du plaisir pour couvrir la distance.

Une route très agréable dont je me souviendrai longtemps avec ses gorges de Daluis, son silence, et surtout ce fameux brame des cerfs qui m’a accompagné toute la nuit. J’ai vraiment fait du tourisme jusqu’à 4h du matin et j’avais l’impression d’être au paradis !

Jeudi 27 Septembre 2007 – 07h54 – Guillaumes

Déjà près de 65 heures de passées depuis mon départ et 223 km parcouru : la moyenne n’est pas excellente mais les intempéries m’ont empêché d’avancer, et finalement je repars en pleine forme pour attaquer tranquillement le col de Valberg (1672m) que je franchi en toutes petites foulées pendant 13 km afin de réhabituer mes muscles à l’effort dans le froid. Ensuite c’est la descente sur Beuil pour 7 km et la promesse à l’arrivée d’un déjeuner composé de viande blanche et de pommes de terre, avant d’attaquer assez vite le Col de la Couillole, car le ciel semble encore se noircir et je ne voudrais pas être à nouveau bloqué.

Je reviens un moment sur Beuil car j’ai encore été accueilli de façon chaleureuse par la patronne du seul bistrot du village qui fait aussi station-service et restaurant, et qui nous a laissé, avec mes accompagnateurs, nous installer à une de ses tables pour manger au chaud notre propre repas !

72 heures sont déjà passées depuis mon départ, je me prépare vite à attaquer le col de la Couillole (1678m) car le ciel est noir, et, effectivement, c’est sous la neige que je fais ces 8 km d’ascension à près de 10%.

Le temps de me changer et de prendre des vêtements secs, je repars pour 16 km de descente entre 8 et 12% pour rejoindre St Sauveur et la vallée de la Tinée en passant par le charmant village de Roubion. Une descente très « casse-pattes » réveillant une douleur au niveau de deux côtes que j’avais cassées 15 jours avant mon départ sur un trail.

A St Sauveur sur Tinée je m’accorde 1h30 de sommeil, une soupe chaude, et une séance de massage, car le col de la Colmiane m’attend avec ses 20 km de montée et ses 1500 m de dénivelé. C’est à 1h du matin que je remets mes baskets pour commencer par 5 km de descente le long de la Tinée et rejoindre le début du col. Un col pas si facile que cela à monter avec des variations de pourcentage qui cassent le rythme assez souvent.

La nuit est froide, j’enchaine marche et course, enfin je traverse La Bolline, premier village, puis Valdeblore, et pour finir St Dalmas où un boulanger commence sa fournée avec cette bonne odeur de pain chaud qui envahit mes narines et me donne un coup de fouet pour parcourir en 25 mn les 4 derniers kilomètres qui me séparent du sommet de La Colmiane.

4h50 du matin: je suis lessivé, et m’accorde 2h30 de sommeil avant de repartir.

Au petit matin de ce vendredi 28 septembre 2007, après plus de 90 heures de course, il fait -1 degré au thermomètre : c’est le dernier round avec un dernier col à franchir et une centaine de kilomètres à parcourir en 24 heures.

J’entame les 8 km de descente sur St Martin-Vésubie où j’ai le plaisir de saluer le maire, Gaston FRANCO, qui m’attendait, puis j’enchaine 9 autre km pour atteindre Roquebillière. Un arrêt dans ce charmant village me permet d’apprécier la qualité d’accueil de son maire, de mettre à jour mon site et profiter d’un gratin de courgettes au soleil au bord de la Vésubie.

Un ami coureur est venu me rejoindre pour franchir avec moi le dernier col, celui du Turini, qui pointe à 1607 m pour 15 km de montée.

C’est à la 96ème heure que j’attaque ce col en me donnant une limite de 3h pour atteindre le sommet. Monter seul et avec un ami est complètement différent, nous discutons pratiquement durant toute l’ascension, le temps est au beau fixe, la route est étroite et sinueuse, mais superbe, et je comprends pourquoi elle fait souvent partie des étapes du rallye de Monte-Carlo. Nous croisons un berger qui surveille son troupeau à flanc de montagne, et, à force de discussion et d’admiration du paysage, c’est sans véritable fatigue que nous arrivons en haut de ce col du Turini en exactement 3 heures pour 20 km depuis mon départ de Roquebillière.

Là c’est un arrêt obligatoire, car depuis 1 heure la presse régionale m’accompagne et me demande une interview à paraître le lendemain, jour de mon arrivée sur Nice.

Il est 21h30 lorsque je redémarre : la mauvaise nouvelle est que je vais passer la dernière nuit avec un seul accompagnateur et qu’il va falloir autant gérer son sommeil que le mien, et la descente du Turini vers Moulinet, Sospel et Menton sur 40 km est sinueuse et étroite pour un camping-car : il faut rester très vigilant au volant surtout la nuit.

Après une première partie de 11 km jusqu’à Moulinet, nous décidons d’un arrêt pour 2 heures et demi de sommeil, et c’est ensuite la descente directe sur Menton avec, après Sospel, une montée vers Castillon qui se fait sous un tunnel étroit de 700 m en espérant à chaque foulée de ne pas croiser une voiture car il n’y a pratiquement aucun espace de protection pour moi.

Menton : je retrouve le bord de mer au lever du soleil avec un autre ami coureur qui me rejoint pour une quinzaine de kilomètres. Nous sommes sur le parcours retour du marathon de Monaco avec la traversée de Roquebrune et de sa fameuse « grimpette du Cap-Martin » pour arriver aux portes de Monaco où 6 policiers m’attendent en ligne avec le sourire : ils ont le journal du jour en main avec ma photo en première page, et sont fiers de m’accompagner en moto pour me faciliter la traversée de la Principauté. Pour ma part, c’est avec surprise que je vois le journal et un petit frisson de fierté et de gêne me parcourt le dos, car le motard et les policiers monégasques empêchent toute circulation durant mon passage à chaque carrefour, et j’ai droit au tunnel et au parcours le long du port du circuit de formule 1.

Cap-D’ail : voilà, c’est la dernière ligne droite, les jambes sont finalement de plus en plus lourdes, en plus le stress de l’arrivée est là ! La route est un peu vallonnée, et les trottoirs en mauvais états, mais qu’importe c’est la fin. Le téléphone commence à sonner pour connaître ma position, des amis m’accompagnent en scooter, puis ensuite à Beaulieu c’est deux coureurs qui me rejoignent. J’arrive à l’entrée de Nice, c’est 6 autres coureurs qui me rejoignent. Nous descendons sur le port à une dizaine de coureurs, la Police Municipale m’attend pour m’ouvrir la route jusqu’à l’arrivée sur la Prom’, il ne me reste que 2 km et j’aimerai ne pas m’arrêter, continuer encore et encore, le plaisir de courir devient une drogue…..

C’est fini : 4 jours 20 heures et 34 minutes de bonheur viennent de s’arrêter pour 397, 900 km parcourus et 10 000m de dénivelé positif cumulés. Le bilan n’est que positif car je n’ai connu que du bonheur tant avec les gens rencontrés, les paysages traversés, et le fait d’avoir couru sous tous les temps sans une seule blessure !

Je tiens à remercier tout d’abord mes partenaires cités ci-dessus ainsi que la Pharmacie du Bocage à Cannes sans qui je n’aurais pu financer et réaliser ce tour, mais aussi mes deux accompagnateurs de choc que sont Jean-Louis Allamandi avec ses conseils très précieux, et Martine Dignoire avec sa cuisine et ses massages aussi précieux.

« UNE AVENTURE INOUBLIABLE ! » par Martine Dignoire

Je tiens à remercier avant tout Thierry qui m’a permis de participer à cette expérience inédite pour moi.

Je l’ai accompagné en tant que sponsor et amie pour l’assister dans ce défi incroyable et je suis fière d’avoir pu être présente à ses côtés pour l’aider à réaliser un tel exploit.

Ce Tour du  département n’a duré que cinq jours, mais ce fût cinq jours très intenses pendant lesquels nous avons tout connu : la chaleur, le froid, la pluie, la grêle, la neige, la foule, la solitude…

Thierry a pris le départ sur les chapeaux de roue et dans l’allégresse.

Encouragé et accompagné  par ses fidèles amis coureurs du Spiridon et des Foulées Roquebrunoises, il a accompli les 55 premiers kilomètres de littoral avec ferveur (puisqu’il avait presqu’une demi heure d’avance sur le timing prévu) sous une chaleur de fin d’été encore bien présente (environ 28°).

L’encadrement des motards de la police municipale d’Antibes, Golfe Juan et Cannes, nous a largement facilité la tâche (à la fois à Thierry et ses amis qui couraient, mais aussi au camping car de ravitaillement dans lequel je le suivais avec Jean-Louis, autre compagnon de route) et nous les en remercions vivement.

A la nuit tombante, nous avons quitté avec regret le bord de mer et tous nos amis pour affronter les premières montagnes, notamment le Tanneron.

Thierry s’est alors retrouvé seul à courir, mais boosté par ce départ fantastique, il a totalement assuré dans ces premiers dénivelés avec une belle foulée régulière.

Tout au long de ce parcours, Thierry avait prévu d’accomplir son périple sans nuit de sommeil, il ne s’est donc accordé que des pauses de 2h  pour se changer, s’alimenter et se reposer un peu.

Au volant du camping car, Jean-Louis et moi nous sommes relayés pendant 116 heures, fractionnant nous aussi nos courtes périodes de sommeil.

Nous suivions toujours Thierry de près, jamais éloignés de lui de plus de 3 kilomètres.

Nous étions par ailleurs en contact téléphonique permanent avec la presse locale (Nice Matin, France 3, RMC, Radio France bleue, Cannes radio) qui suivaient de près notre évolution et je les remercie d’avoir aussi bien relaté et médiatisé cet évènement !

Dans chaque commune de l’arrière pays que nous avons traversée nous avons été accueillis chaleureusement par les habitants, mais aussi parfois par le maire du village lui-même, qui étaient prévenus du passage de Thierry et l’attendaient pour saluer sa performance.

Grâce à eux, nous avons pu nous connecter sur Internet afin de faire une mise à jour quotidienne pour tous les gens qui suivaient de loin l’aventure de Thierry sur son site internet, mais aussi ravitailler le camping car en eau.

Le deuxième jour, l’allégresse du départ a fait place aux premières déceptions : l’arrivée de la pluie, puis la neige annoncée à quelques kilomètres, d’où la fermeture de certains cols et l’obligation pour Thierry de modifier l’itinéraire prévu au départ.

Je peux témoigner qu’à ce moment précis, le moral de Thierry a légèrement flanché, car il attendait avec impatience l’ascension du col de la Bonnette à 2802m, altitude la plus élevée où son parcours aurait dû le mener !

Sur les conseils de Jean-Louis, originaire de la région et donc très averti, il a été décidé d’un commun accord de continuer le tour du département en passant par le col de Valberg.

La nuit qui a suivi fût difficile car, à cette mauvaise nouvelle, s’est ajouté le froid glacial et la fatigue a commencé à se faire sentir.

Un repos prolongé, une soupe chaude et un bon massage ont revigoré notre coureur qui a repris sa course dans la nuit sous la pluie et dans le froid (-1° ! soit environ 30° de moins que le jour précédent !)

Et puis d’étape en étape, de col en col, nous avons continué, profitant des moindres rayons de soleil qui venaient nous redonner confiance et nous remonter le moral.

L’arrière pays niçois, à travers ses charmants petits villages et ses paysages féériques nous a réservé un superbe accueil.

Nous y avons connu des moments magiques, notamment les nuits de pleine lune dans les gorges de Daluis, où sous un ciel étoilé ce fût une vraie communion avec la nature : un environnement grandiose, une paix infinie que seuls les brames de cerfs ou encore les promenades de marcassins venaient animer.

Des moments inoubliables partagés ensemble……

Cette aventure fût non seulement une performance sportive unique, mais aussi une délicieuse ballade touristique.

Ce fût aussi une expérience humaine très enrichissante, à la fois dans les rencontres spontanées avec les gens de l’arrière pays, mais aussi dans cette proximité partagée à trois avec Thierry et Jean-louis.

Expérience où il a fallu chacun trouver sa place tout en cohabitant harmonieusement avec les autres.

Il me semble que de ce point de vu le pari a été réussi et on peut, à ce jour, en tirer les leçons à plusieurs niveaux.

Ce prélude au Tour de France que souhaite réaliser Thierry en 2008 est en tous cas un fabuleux tremplin !

Pour terminer, je salue à nouveau cette performance sportive de Thierry qui a peiné jour après jour (j’en suis témoin) pour relever ce défi exceptionnel. Il a réussi grâce à sa pugnacité et à son mental de sportif et c’est à nouveau dans la joie qu’il a retrouvé le littoral et tous ses amis coureurs qui sont venus lui prêter main forte sur les derniers kilomètres pour finir en beauté son arrivée sur la promenade des anglais…

Merci Thierry ! Bravo à toi !

« Quand les rêves deviennent réalité » Par Jean-Louis Allamandi

Mais qu’est-ce qui a bien pu pousser Thierry Kerhornou à courir par tous types de temps (soleil, pluie, neige) et de température (de 30°C à 0°C), de jour comme de nuit ?

Un rêve : accomplir à pieds, dans des limites de temps fixées, le tour de France, le long des frontières et de la façade maritime, en 2008 !

Pour cela, un « petit » galop d’entraînement, le tour des Alpes Maritimes, son département d’adoption, le plus beau de France pour le « local » que je suis : la mer et ses caps, la ville, la campagne, la montagne…

 Je lui avais signalé les difficultés du passage entre Cayolle et Bonette : routes fermées jusqu’en juin en raison de l’enneigement… et, comme souvent, la fin septembre a sonné la première charge du général Hiver… Ce qui n’empêcha pas le tour d’être bouclé en passant par Valberg, Beuil et la Couillole…

« Nous partîmes 500 » (non, pas tout à fait, mais une bonne quinzaine de spiridoniens escortés de deux roquebrunois) à 15 heures, à travers les rues de Nice et le bord de mer vers Antibes. A la Siesta, 1ère escorte motorisée, relayée à Golfe-Juan puis à Cannes par des policiers sympathiques et heureux de nous accompagner.

Autre renfort de choix : les spiridoniens du bassin cannois, relayant les niçois jusqu’à la Napoule et Mandelieu où se situe le 1er arrêt (momentané) pour mettre à jour le site.

Et, de nuit, tout seul désormais, Thierry s’attaque à la montée vers Tanneron, le camping-car, par petits sauts, assurant les ravitaillements.

Petit dodo rapide, et poursuite vers Saint Cézaire où la matinée du mardi s’annonce agréable, comme le petit déjeuner et le cybercafé. Jusqu’à Saint-Vallier, nous poursuivons le parcours des regrettés « 50 de Grasse » : je me dois de l’accompagner à nouveau sur quelques kilomètres… avant un arrêt casse-croûte près du col de la Faye, toujours au soleil.

A Escragnolles, visite à la mairie, excellent accueil, puis parcours de nuit à partir de Séranon et petit matin à Briançonnet : au loin quelques nuages noircissent l’horizon. Dans l’après-midi, descente du col de Saint Raphaël, radio France-Bleu-Azur nous annonce la fermeture des cols et la pluie fait rage entre Puget-Théniers et Entrevaux où l’office de tourisme nous accueille. La pluie ayant cessé, direction les gorges de Daluis et leur « pont de la mariée », éclairé par la lune. Stop à Guillaumes.

Il fait froid le lendemain est rude avec la montée vers la station valberganne, son café et ses croissants. Puis descente sur Beuil et son « bistrot de pays », sa mairie… Déjà de multiples rencontres et partout un accueil chaleureux, des passants admiratifs, renseignés par la radio ou la télé !

Mais la température baisse de façon inquiétante, et la neige recouvre le coureur de l’extrême vers le col de la Couillole, puis stoppe dans la longue descente sur Saint-Sauveur.

Courte halte et nouvelle montée vers Valdeblore et la Colmiane : fin de la nuit au col Saint Martin !

Il fait froid mais beau dans la haute Vésubie : les sommets enneigés du Boréon et de la Madone étincellent au soleil. Les maires de Saint Martin et de Roquebillière sont présents sur notre passage et le camping des Templiers ravive en moi des souvenirs d’enfance. Jacques vient de nous rejoindre et monte avec Thierry jusqu’au col de Turini tandis que se poursuivent les ravitos et que Nice-Matin nous dépêche un journaliste et un photographe, qui vont immortaliser l’événement.

Je laisse enfin Thierry au nième massage de Martine : quel dévouement fut le sien !…

L’arrivée samedi à Nice en fin de matinée sera triomphale…

Il en avait rêvé : il l’a fait !

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